Lisières
Version anglaise
Impressions recto/verso sur papiers divers, édition déployable sous diverses formes et quantité (consultation, performance ou accrochage). Environ 300 pages recto/verso au total, travail en cours depuis 2019.
“Lisières” regroupe un ensemble hétérogène de photographies allant de 2016 à 2023. Ces dernières - souvent des images errantes dans les dossiers de mon ordinateur - sont imprimées sur des papiers qui entourent mes espaces de travail et dont les caractéristiques sont très multiples et peuvent parfois s'additionner : papiers mats, brillants, fins, épais, vierges, annotés, colorés, déchirés, peints, etc.
Le terme « lisières » est ici employé pour marquer l'endroit où des contacts spécifiques s'opèrent entre les images et leurs supports. Il n'est pas utilisé pour exprimer des espaces de séparation (autrement dit des frontières) mais plutôt pour symboliser des espaces de rencontres vagues et mouvants entre différents milieux. Les lisières sont poreuses, elles s'ouvrent à l'altérité et aux dialogues. Elles présentent des conditions particulières et parfois des micro-habitats spécifiques, favorables ou au contraire réprimés aux espèces des milieux adjacents. Alors, tout comme dans le milieu naturel, mes lisières sont pensées pour vivre et évoluer de manière mouvante dans l'espace et dans le temps. En les sortant de leur boîte, nous pouvons faire l'expérience de leur matérialité ainsi que de leur fragilité en les touchant ou en les sentant. Les photographies deviennent des zones sensibles qui peuvent autant former une édition sans reliure (et donc en constante transformation) que s'extrairent et être exposées pour présenter une partie des microcosmes qui les composent.