Dans la peau des arbres
English version
Supports et techniques mixtes, 2020 – 2021.
“Dans la peau des arbres” est un travail en collaboration avec mon ami·e Ache C. Wang. Il part d'inscriptions qui ont été laissées par des inconnu·e·x·s sur des arbres et qui ont été reportées suite à différentes balades dans l'espace public. Ces traces — souvent des preuves d'amour, des messages codés ou personnels — s'inscrivent dans l'épiderme ligneux des arbres tels des tatouages ou des scarifications que je capture par le médium photographique.
Après une reconstitution informatique complète de l'écorce, l'image est convertie afin d'être tricotée industriellement. Un passage des pixels à la maille s'opère et, grâce à une recherche de combinaison de fils, l'image se matérialise peu à peu : jusqu'à obtenir une matérialité qui rejoue celle initiale de l'arbre. L'image acquiert alors une texture, un relief.
Les pièces textiles que nous produisons sont pensées comme des archives matérielles,
des répliques à palper qui immortalisent des peaux végétales destinées à tomber en lambeaux avec le temps. En suivant le patronage d’un pantalon thaïlandais, nous jouons sur
une double fonctionnalité : celle de pouvoir les revêtir ou de les exposer. En invitant à la
manipulation, ces supports s’inscrivent ainsi dans un rapport au corps autant personnel
et intime que collectif et public.
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Une partie de ce travail avec Ache C. Wang à pu être présentée, exposée et performée au Carton — espace autogéré à Montreuil — dans le cadre de l’exposition
e·materiel qui marquait la fermeture du lieu. À cette occasion, d’autres pièces textiles,
accompagnées de photographies ou d’installations créées in situ ont été rassemblées
afin de mettre en scène un espace se situant dans un entre-deux, en suspens, comme
à l’abandon. Certaines de nos pièces textiles ont été activées par notre présence et
notre manipulation le dimanche 22 mai 2021, en parallèle de quatre lectures de textes
extraits de livres qui alimente nos réflexions. Le champignon de la fin du monde : Sur la possibilité de vie dans les ruines du capitalisme (2015) d'Anna Tsing ; Métamorphoses (2020) d'Emmanuele Coccia ; Vivre avec le trouble (2020) de Donna Haraway ; Mycélium (2021) de Youri Johnson.
Quelques images de l’exposition ci-dessous :
Quelques images de l’exposition ci-dessous :